J'ai abandonné ma vie. Coup de poker désespéré, puisque j'avais la possibilité de passer d'une routine bien ancrée à une vie nouvelle et prometteuse. Alors j'ai abandonné ma vie.
J'ai joué. J'ai perdu.
Voilà maintenant trois mois et dix jours que j'ai tout perdu. Ascenseurs émotionnels à répétition, je t'aime moi non plus, espoirs, possibilités entrevues, amour naissant, moribond, voué à l'échec et tué dans l'œuf. Je voyais pourtant de si belles choses.
Je l'ai voulu. Je l'ai eu.
Perdu.
Voilà maintenant cent jours que j'ai tout perdu, tout ce qui avait une signification pour moi, tout ce qui faisait de moi ce que je suis et ce que j'aurais pu être ; tout ce qui me permettait d'être bien. Maintenant, je ne vis plus : je survis.
J'ai un logement. J'ai une santé ; précaire certes, mais supportable.
Mais ce qui comptait pour moi, je ne l'ai plus.
Chaque jour qui passe est un jour de moins, voilà mon leitmotiv chaque matin.
Alors je me bats, je me bats contre mon coeur et ma tête, je me bats contre mes idées noires, mes pensées sombres, mes pulsions destructrices, auto-destructrices. Lutte de longue haleine, je me bats contre moi, pour prouver que je ne suis pas ce qu'ils croient, que je ne suis pas celle que je crois... Et pour qu'il ne se sente pas coupable. Je lui souris, je ris avec lui, comme si rien ne s'était produit, comme si nous n'avions jamais ressenti tout cela, comme si ces derniers mois n'avaient jamais existé... Comme si.
Je fais comme si. Je suis épuisée.
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