dimanche 9 janvier 2011

L'organe d'intellect qu'abrite ma cavité crânienne ne sait plus œuvrer en paix, et s'apprête sans aucun doute à éclater de façon violente. Le myocarde caché derrière ma cage thoracique en est quant à lui au stade de supernova.
Dussé-je vivre encore un vingtième de décennie que cela serait trop. Puis-je devenir un macabre corps mort dès cet instant ? Il serait sympathique de la part du Seigneur omnipotent et omniscient d'accéder à ma requête.
Je vous prie d'agréer, madame, monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
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Ta cavité buccale, l'organe d'intellect abrité par l'extrémité supérieure de mon corps.
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Mes états affectifs se mélangent, formant un commencement de pathologie plus ou moins grave caractérisée par une fatigue chronique, un manque d'enthousiasme avéré, un accablement certain mais toutefois inexpliqué et une incapacité maladive à opter pour une vision optimiste du reste de l'univers. Il aurait été bien venu que cet état d'âme patiente jusqu'à l'avènement de ma 157 680ème heure de vie pour se déclencher, toutefois il semblerait que le destin soit d'une injustice probante, et que l'on ne peut avoir ce que l'on désire.
Ainsi, il ne m'est point possible aujourd'hui d'abreuver ma cavité buccale jusqu'à que coma éthylique s'en suive, fait fâcheux mais malheureusement indéniable.
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Cependant, ma personne reste douée d'une certaine patience, ce qui la dote d'un instinct de survie assez inégalable ; résistant au pulsions profondes décrites par notre érudit de la science de l'esprit, Freud, qui me poussent à propulser de façon brutale ma boîte crânienne contre une paroi de type béton, bois ou acier, j'attendrai de manière tout à fait calme ma 6570ème journée afin de faire décéder par asphyxie ce sentiment d'injustice en l'immergeant dans un liquide fortement alcoolisé, le tout de façon bien évidemment totalement légale.
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Cette fin de journée marquera le commencement de ma période de non travail. Toutefois il faut bien avouer que malgré l'absence actuelle de vitalité qui ronge ma personne je ne parviens pas à trouver le chemin menant aux membres supérieurs de Morphée. Peut-être arriverai-je à entrer dans l'état intermédiaire entre le sommeil et la veille : qui vivra verra. Je perçois une sensation physique à tendance pénible voire insupportable le long de mon tronc, sans compter celle morale insurmontable, que j'éprouve actuellement lorsque les images apportées par mes neurones me conduisent vers cet individu de sexe masculin qui hante mon outil principal de réflexion occupant l'extrémité supérieure de mon corps.
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Je me sens comme une personnalité féminine de sang royal décédée.

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11.2009

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